La fille du fossoyeur, J.C. Oates
Sur la quatrième de couverture :
En 1936, une famille d'émigrants fuyant désespérément l'Allemagne
nazie, les Schwart, échoue dans une petite ville du nord de l'état de
NY où le père, un ex-professeur de lycée ne se voit offrir qu'un seul
job : celui de fossoyeur-gardien de cimetière. Humiliation, pauvreté,
frustrations quotidiennes portent en elles les germes de l'épouvantable
tragédie dont Rebecca la benjamine des trois enfants sera le témoin.
Prémices de l'étonnante aventure à multiples rebonds que va devenir
très vite la vie de Rebecca, contrainte à une fuite en avant pour
échapper entre autres à un mari abusif et dangereux, et protéger son
petit garçon ; mais une fuite qui est aussi une quête émouvante née du
désir profond, quoique inconscient chez la jeune femme, de retrouver
une sorte d'appartenance à ce même cruel passé, de se rattacher en fin
de compte à sa véritable identité. Ce que le destin ne lui permettra
qu'au terme d'une existence d'intranquillité. L'apprentissage des
hommes, du mariage, de la maternité, le combat d'une femme pour son
indépendance dans la société américaine de l'après-guerre font de ce
livre le plus magnifique des hymnes à la survie et à la résilience
humaine. Peut-être l'inspiration exceptionnelle qui anime ces pages
est-elle due en partie à Blanche Morgensten, la grand-mère de l'auteur,
qui a servi au départ de modèle à l'héroïne. Comme Rebecca en effet,
Blanche était la fille d'un immigrant juif allemand devenu fossoyeur
qui, un beau jour, attaqua brutalement sa femme avant de se tirer une
balle dans la tête. Et comme Rebecca, Blanche mariée en premières noces
à un ivrogne qui la battait, s'était retrouvée seule à élever son fils,
le père de JCO. Le reste de cet extraordinaire roman n'étant plus alors
que (superbe) littérature...
Évidemment, vous avez deviné que ce roman n'est pas franchement à hurler de rire.
Autant vous dire qu'il a eu un effet assez dévastateur sur ce qui restait de mon moral la semaine passée!
Mais quel art... Après Les chutes, je suis de nouveau happée par l'écriture et l'univers de J.C.OATES.
Ses personnages sont saisissants de réalisme et de volonté.
Encore une fois, c'est une mère qui tente de survivre pour protéger son enfant. Une maman animale. J'ai frissonné, sangloté, peiné à avaler ma salive...
Bref, j'ai ressenti une terrible empathie pour cette femme qui me parle.
Peut-être est-ce moi, peut-être est-ce elle?
Mais entre nous deux, J.C.Oates et moi, ça colle bien!
Cerise sur le gâteau: en cherchant l'illustration de la couverture de ce livre, je découvre que La fille du fossoyeur est également le titre d'une chanson de J.L Murat, chanteur que j'aime beaucoup. Comme quoi...